Le folklore de la lune dans le monde grec : entre agriculture, médecine et métamorphose

Présentation d'une recherche en cours dans le cadre des "Jeudis de la Maison Suger", séminaire de recherche des résidents.

Giulia Freni, titulaire d'un master de l'université de Sienne, actuellement doctorante à l'université de Basilicata (Italie) et chercheuse invitée dans le cadre de son doctorat par Sorbonne Université au sein de l'équipe ‟Médecine grecque et littérature technique”, UMR "Orient et Méditerranée", présente son projet de recherche. Ce dernier porte sur une nouvelle édition critique, la traduction et le commentaire du Carmen de viribus herbarum, poème grec ancien consacré aux plantes et à leurs usages magico-médicaux. 

Le thème du projet de recherche

Dans le monde grec, la lune jouait un rôle marginal et populaire, étant adorée par les barbares, comme il ressort de l'Historiae d'Hérodote et de la Pax d'Aristophane. Mais d'autres sources, comme l'hymne homérique à Séléné et les papyrus magiques grecs, témoignent de la diffusion du culte lunaire. En particulier, la lune était considérée à la fois comme une déesse et comme une planète, et elle était invoquée dans les rituels magiques, en particulier les rituels érotiques. En outre, la lune était censée influencer l'agriculture, et en particulier les phases de semailles et de récoltes : en effet, certaines plantes étaient utilisées pour traiter des affections telles que l'épilepsie ou la folie, liées à la lune. D'autres affections étaient également liées à cette déesse (ou planète) : pensons à la lycanthropie et à la métamorphose en loup dans le Satyricon de Pétrone. Que la lune soit perçue comme une divinité ou comme une planète, il existait un certain nombre de traditions liées à son culte, dont certaines subsistent encore aujourd'hui. Partant de la marginalité de la lune dans le monde grec, cette contribution vise à mettre en lumière certains aspects du folklore lunaire, tout en essayant de retracer les survivances de ces anciennes croyances.