Threats to marine biocultural diversity in the Bismark Sea (Papua New Guinea)

Metevoe village
Metevoe village
© Mark Collins
Projet lauréat 2025 de l'appel "Océans : mondes sociaux, mondes vivants"

En Océanie, les savoirs concernant l’environnement marin et côtier sont indispensables aux populations autochtones pour leur permettre de maintenir la vie humaine comme non-humaine. Néanmoins, les gens qui vivent dans cette région insulaire et les environnements maritimes qu’ils occupent sont menacés par différentes sources de violences, notamment l’extraction de ressources primaires, la montée du niveau des océans, et l’effondrement de la biodiversité. Ensemble, ces formes de violence dégradent les relations établies et fonctionnelles entre sociétés humaines et environnement vivant. Sur les littoraux de la mer de Bismarck, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, la situation est urgente à cet égard, puisqu’on mesure déjà l’impact de la montée et de l’acidification des océans, ou encore du ruissellement des eaux de surface depuis les sites miniers et forestiers vers les eaux côtières. À moyen terme, il existe aussi la menace de conséquences écologiques et sociales de l’exploitation minière des fonds marins. En effet, « Solwara 1 », la première exploration minière du genre, est en cours dans cette mer. Ce projet de recherche se focalise sur deux emplacements situés de part et d’autre de la mer de Bismarck. À l’aide d’une focale anthropologique, il documente et cherche à comprendre les menaces qui pèsent sur les sociétés côtières et les environnements marins, en collaboration avec des organisations non-gouvernementales locales et des experts autochtones en écologie. Il vise à produire des connaissances et des outils éducatifs qui pourront servir à atténuer les effets des dégradations bioculturelles.

Équipe du projet

John Aini est co-fondateur d’Ailan Awareness, une ONG qui se consacre à la conservation marine et l’autonomisation des populations autochtones en Nouvelle-Irlande, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il est Maimai (chef dans la culture Malangan du nord de la Nouvelle-Irlande), Ainpidik (dans la société Tumbuan du sud de la Nouvelle-Irlande) et Merengen (dans sa propre culture Tungak sur l’île de Lovongai). Il a précédemment travaillé comme gestionnaire communautaire des ressources pour la National Fisheries Authority et comme chargé de cours au National Fisheries College de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il est cofondateur de la Ranguva Solwara Skul et ancien président du gouvernement local de Lovongai. En 2012, il a reçu le prix Seacology pour ses réalisations exceptionnelles dans la préservation de l’environnement et de la culture insulaire.

John Aini
© J.C. Salyer

Mark Collins est chercheur associé en anthropologie au Centre for Pacific Studies de l’Université de St Andrews en Écosse, récipiendaire d’une bourse post-doctorale de la fondation Fyssen, et chercheur associé au Credo. Il se spécialise dans l’anthropologie environnementale et l’anthropologie marine, et travail en Papouasie-Nouvelle-Guinée depuis 2019, où il a effectué plus de 17 mois d’enquête de terrain. Ses recherches se focalisent sur les relations entre les habitants de l’île de Lovongai et les animaux de la mer. Il a collaboré avec des partenaires de la société civile autochtone dans la province de Nouvelle-Irlande dans le cadre de projets concernant la documentation et la compréhension des pratiques traditionnelles liées à l’océan.

Mark Collins
© Juliette Pesce

James Leach est directeur de recherche en anthropologie au CNRS, et travail au Centre de recherche et de documentation sur l’Océanie (Credo) à Marseille. Il a effectué plus de quatre ans d’enquêtes de terrain sur la côte Rai en Papouasie-Nouvelle-Guinée depuis 1993. Ses recherches se focalisent sur les savoirs environnementaux, les implications multiples des politiques de la connaissance, de la créativité, et les relations écologiques au concept d’emplacement. Il est co-auteur de plusieurs publications respectées avec des habitants autochtones de la côte Rai, notamment du livre bilingue en accès ouvert, Reite plants. Il est récipiendaire de nombreuses bourses de recherche à l’aide desquelles il a développé des outils permettant aux participants autochtones de la côte Rai de documenter et de préserver eux-mêmes leur héritage. Il a également reçu plusieurs prix internationaux pour cette recherche co-créée avec des participants autochtones, et a occupé des fonctions d’enseignement à Cambridge, Aberdeen et en Australie avant de rejoindre le CNRS.

James Leach
© Fleur Rodgers

Porer Nombo a été représentant du gouvernement local (Komiti) pour les villages de Reite, Sarangama et Marpungae, situés dans le Ward 16 du district de Mot 1, sur la côte Rai en Papouasie-Nouvelle-Guinée, pendant plus de trente ans. Ayant grandi au village dans les années 1950 et 1960, il n’a jamais appris à lire ni à écrire, mais il a reçu de ses aînés une éducation portant notamment sur les plantes et les pratiques de guérison. Il est aujourd’hui reconnu comme la principale autorité locale en matière de kastom. En 2000, il a donné une présentation lors du séminaire de l’île de Motupore sur la propriété intellectuelle et culturelle à Port Moresby, organisé par l’Université de Papouasie-Nouvelle-Guinée. En 2009, il s’est rendu au Royaume-Uni à la demande du British Museum pour les aider dans leur travail de documentation des collections mélanésiennes. Il est co-auteur d’un livre et de plusieurs articles sur l’écologie et les traditions de Papouasie-Nouvelle-Guinée, et il est également intervenu lors de conférences internationales sur la conservation et l’écologie aux États-Unis, en Australie, au Vanuatu et en Allemagne.

Porer Nombo
© James Leach

Paige West est professeure d’anthropologie, titulaire de la chaire Claire Tow au Barnard College et à l’Université Columbia à New York. Anthropologue culturelle et environnementale de formation, elle a obtenu son doctorat en 2000 et a rejoint le corps professoral de Barnard et Columbia en 2001. Ses recherches et son enseignement portent sur les relations entre les savoirs écologiques autochtones, la conservation de l’environnement et les transformations sociopolitiques en Océanie, en particulier en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où elle a mené l’équivalent d’une décennie de recherches de terrain depuis 1997. Ses collaborations de longue durée en Papouasie-Nouvelle-Guinée reposent sur son engagement à mettre en avant la revitalisation de la diversité bioculturelle autochtone dans son travail. Elle est l’autrice de trois ouvrages, lauréate de nombreuses bourses et distinctions, et a donné plus de deux cents conférences invitées aux États-Unis et à l’international.

Paige West
© J.C. Slayer
Publié le 28 octobre 2025