Séminaire International de Sémiotique à Paris

Programme de l'année 2024-2025
les espace de la théorie, agenda FMSH
Intelligence artificielle générative et nouveaux enjeux sémiotiques. Traduction et appropriations créatives

Le Séminaire de Sémiotique à Paris 2024-2025 vise à poursuivre les recherches collectives entamées pendant l’édition 2023-2024 qui a porté sur les théories de l’énonciation et l’impact des passions dans les territoires sémiotiques ouverts par l’intelligence artificielle.

Nous poursuivrons ainsi nos réflexions sur les multiples instances énonciatives impliquées dans ces intelligences, à savoir : les bases de données servant à l’apprentissage des modèles génératifs, les algorithmes d’entrainement et d’inférence de ces modèles, les représentations numériques appelées embeddings qu’ils créent en traduisant des textes visuels ou verbaux en listes de nombres, les codes à proprement parler qui articulent le tout dans un langage de programmation spécifique, et enfin les « prompts » qui sont les requêtes servant de point d’entrée des modèles pour l’utilisateur. Cela nous permettra de porter davantage l’attention sur les nombreuses traductions entre différentes syntagmatiques des substances de l’expression et sur la question tant discutée de la créativité.

En effet, les instances énonciatives mentionnées émergent au sein des textes produits par l’intelligence artificielle générative par des intensités de présence différentes. Ces instances énonciatives sont combinées entre elles selon différents modes d’existence et ces combinaisons diverses d’actions humaines et non humaines nous permettent de préciser la manière dont ladite créativité se décline dans les discours de l’intelligence artificielle générative. Mais comment mesurer la créativité ? À partir de quel milieu de référence ? Les arts plastiques, la littérature, la logique argumentative, le sens commun ? Il s’agira de diversifier les multiples sortes de créativité selon les univers dans lesquels elle se déploie : les arts visuels, le graphisme, le marketing publicitaire mais aussi en politique, dans les jeux de stratégie ou dans la jurisprudence et dans la prise de décisions. Dans tous ces domaines, la créativité est évaluée par des paramètres propres et spécifiques, qui dépendent également des genres discursifs dans lesquels ces instruments computationnels interviennent. Elle se manifeste et se négocie également de manière très différente au sein des expériences en sciences dures et dans les sciences humaines. L’intelligence artificielle générative entre en somme dans tous les domaines de la vie collective et individuelle et dans chacun d’entre eux, elle opère et est opérée de manière assez variée. Dans tous ces cas, les instances énonciatives se différencient dans le mécanisme de recombinaison des textes déjà écrits et déjà prononcés et par leur impact sur les utilisateurs et, de manière générale, sur la production et reconfiguration continue de cette nouvelle économie discursive. Le cas des images est exemplaire : chaque image générée compte davantage comme résultat d’un acte d’exploration d’un espace latent de virtualités que comme produit individuel.

Il faut préciser aussi que notre objet d’études ne se limite aucunement à l’analyse sémiotique des textes co-produits avec ChatGPT, DALL•E, Midjourney, Stable Diffusion, Perplexity et les autres, mais concerne l’analyse de toute pratique socio-culturelle engageant l’intelligence artificielle générative : de l’éducation au débat politique, à la recherche scientifique et à la production artistique, autant que les pratiques informatiques qui la mettent en œuvre et la modifient sans cesse. Dans ce cadre, il faudra étudier et évaluer ce que nous appelons le point de vue méta- produit au sein de la chaine opérationnelle des intelligences artificielles génératives, voire une sorte d’ « autosurveillance » que nous attribuons à la machine. De la même manière, nous examinerons d’autres attributs humains qu’on a l’habitude de déléguer aux opérations machiniques, tels que la perception. Dans la littérature récente sur le sujet on parle en effet de « topologie perceptive », ou de « perception d’archives » : s’agit-il de métaphores ? Les productions de Midjourney, DALL•E et Stable Diffusion montrent une certaine gestion de la spatialité de la composition, à savoir ce que nous pourrions appeler un respect des affordances perceptives, par exemple dans la mise en sc.ne de verbes d’action et d’objets. Mais comment imaginer ou décrire une perception sans corps ?

Ces questions (traduction entre langages, machiniques et humains, créativité, impact sur les différents domaines sociaux, autoréflexivité de la machine, perception), seront abord.es tout au long de l’année à travers une perspective théorique, méthodologique et également généalogique afin de comprendre les évolutions et les diramations / spécialisations de ces intelligences génératives.

Informations pratiques

  • Les séances se tiendront à la Maison Suger
    16-18 rue Suger, 75006 Paris
  • Le mercredi de 13h45 à 17h00

Les activités

Séminaire International de Sémiotique à Paris
Séminaire

Énonciation(s) et passions dans les territoires sémiotiques ouverts par l'Intelligence Artificielle

19 juin | Séminaire International de Sémiotique à Paris
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Énonciation(s) et passions dans les territoires sémiotiques ouverts par l'Intelligence Artificielle

29 mai | Séminaire International de Sémiotique à Paris
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Énonciation(s) et passions dans les territoires sémiotiques ouverts par l'Intelligence Artificielle

15 mai | Séminaire International de Sémiotique à Paris
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27 mars | Séminaire International de Sémiotique à Paris
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Publié le 13 octobre 2023