« Plus vite, plus haut, plus fort » : au-delà de l’arène olympique, les injonctions à l’accélération et à la croissance régissent nos vies, parfois jusqu’à l’addiction. Les nouveaux outils électroniques ne démentent pas ce constat ; l’informatique fait même miroiter une vie meilleure. Mais massification et vitesse s’accordent mal avec délibération démocratique et sérénité du droit.
Ne procurant guère de sens, cette spirale vicieuse du “toujours plus” s’étend aux affects. De plus en plus d’individus fuient dans des ressentiments ou délires variés, voire s’effondrent, n’arrivant plus à satisfaire les exigences imposées. Quelques autres se jettent dans la violence la plus extrême, suscitant angoisse et désir de vengeance. Plus largement, société et politique, prises dans la tourmente identitaire, sont tentées de sacrifier les garanties juridiques et de fabriquer des boucs émissaires.
Donc, les maîtres-mots de ce monde, ne sont-ils pas intensification et emballement, tels une boule qui s’agrandit et se densifie en dévalant la pente ? Comme la boule achève sa course dans un choc, l’artificialisation de l’existence et les dérèglements écologiques finissent par affecter les conditions même du vivant, à moins que l’on n’arrive à ralentir...
Inspiré d’une pédagogie interactive, le séminaire – gratuit et sans inscription – s’adresse à toute personne intéressée et notamment aux étudiants et chercheurs en sciences humaines, en droit et en philosophie.
Lundi 14 mai 2018 de 18h à 20h : “La mise en cause de la démocratie et de l’État de droit”, avec Paul Alliès, professeur émérite de sciences politiques à l’Université de Montpellier I, suivi d’un témoignage sur l’inversion nationaliste de la laïcité par Hanan Zahouani, militante associative