Johan Van der Auwera

Chercheur en résidence à la Maison Suger | Mai 2024
Johan Van der Auwera

Johan Van der Auwera est professeur émérite de linguistique générale et anglaise à l'Université d'Anvers. Il a occupé des postes de professeur invité à Bangkok, Göteborg, Hong Kong, Kyoto, Princeton, Rome et Saint-Jacques-de-Compostelle. Il est actuellement président de l’Association for Linguistic Typology.

Le projet

Titre : La concordance négative et la négation connective. Études contrastives et typologiques, avec focus sur le tamazight

« La concordance négative et la négation connective sont deux phénomènes dans le domaine de la négation. Le terme « concordance négative » est couramment utilisé pour les constructions dans lesquelles une seule négation est exprimée à la fois au niveau de la phrase et sur un constituant indéfini. Ceci est illustré par le russe Ja zdes’ ne znaju nikogo ‘Je ne connais personne ici’, phrase dans laquelle ne et nikogo sont intrinsèquement négatifs. Le terme « négation connective » peut être utilisé pour ce que le français exprime avec, p.ex., ni … ni dans Je n'aime ni le théâtre ni l'opéra. La concordance négative est un sujet important en linguistique générative ainsi que non générative. Quant à la négation connective, il existe quelques études spécifiques à une langue, mais il y a peu de travaux interlinguistiques et il n'y a presque rien sur l'interaction de la concordance négative et la négation connective. L'objectif de ce projet est d'approfondir notre connaissance générale de la concordance négative, de la négation connective et de leur interaction sur la base d'une étude détaillée de tamazight, en contraste avec d’autres langues du monde. Il y a peu d’études sur la concordance négative dans les langues amazighes et il n’existe aucun travail sur la négation connective, ni sur l’interaction entre la concordance négative et la négation connective. La rareté des travaux sur la concordance négative et l’absence de travaux sur l’interaction entre la concorde négative et la négation connective justifient déjà l’étude actuelle. Mais il y a deux raisons supplémentaires pour lesquelles les langues amazighes sont intéressantes. Premièrement, les langues amazighes présentent une variété de stratégies de négation du verbe, ce qui pose un problème supplémentaire : quelle stratégie de négation verbale est impliquée dans la concordance négative et la négation connective et pourquoi ? Deuxièmement, les langues amazighes subissent et exercent une influence de contact avec les variétés de l’arabe, ainsi qu’avec le français et l’espagnol. Il reste à voir si l'influence du contact est pertinente pour les questions à l’étude et quelle serait la direction de l’influence.»

Institution d'accueil : École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)

Bibliographie sélective

  • JvdA, Q.N. Hai, V. Pothipath & S. Siebenhütter. 2023. “Existential indefinite constructions, in the world and in Mainland Southeast Asia”, Journal of Linguistics 59.881-914.
  • JvdA. 2023. "Mixtec negative existential cycles, standard negation and negative indefiniteness", ​Lingua 292.103528.  
  • Krasnoukhova, O., JvdA & S. Norder. 2022. "Standard negation: the curious case of  South America", Linguistic Typology 2.629-666.
  • JvdA & O. Krasnoukhova. 2022. "Revisiting postverbal standard negation in the Jê languages", Boletim do Museu Paraense Emílio Goeldi. Ciências Humanas 172​
Publié le 21 mars 2024