Francisco Mamani Fuentes

Francisco Mamani Fuentes est historien de l’art. Docteur en Esthétique, Histoire et Théories des Arts en cotutelle internationale entre l’université Paris Sciences et Lettres (École Normale Supérieure) et l’université de Grenade. Il est chercheur associé au Laboratoire SACRe-PSL (EA 7410) et à l’Institut français d’études andines (UMIFRE 17 MEAE/CNRS USR 3337 América Latina). Après sa thèse, il a été boursier de la Slicher van Bath de Jong Foundation, de la Carl & Marilynn Thoma Foundation, de la Benson Library-University of Texas at Austin, du Centro Estudios Europa Hispánica-ARTES et de la World Wood Day-International Wood Culture Society.

Ses recherches portent principalement sur l’histoire de la construction dans les Andes pendant l’époque coloniale (XVI^e-XVIII^e siècles), avec un intérêt particulier pour l’agentivité des bâtisseurs, les techniques constructives et les matériaux utilisés. Depuis 2015, il se concentre sur l’étude des charpentes, des rapports entre l’écologie et l’art, de la norme constructive des églises, ainsi que de l’histoire des charpentiers dans la vice-royauté du Pérou.

Le projet

Titre : Le patrimoine construit en bois: la charpenterie en Équateur colonial (XVI^e-XVII^e siècles).

« Le projet s'inscrit dans les débats contemporains concernant les transferts culturels dans les contextes coloniaux, en examinant comment ces transferts sont façonnés par des processus de négociation et de transmission des valeurs culturelles entre divers groupes sociaux. Il se propose d’étudier l'influence des facteurs humains, politiques et environnementaux sur l'évolution technique de la charpenterie durant les deux premiers siècles de la domination espagnole dans les territoires qui constituent aujourd'hui l’Équateur. Il met en lumière le rôle central du bois dans l'architecture, non seulement en tant que matériau de construction, mais aussi en tant qu'élément crucial dans le
fonctionnement politique et la consolidation du contrôle territorial et humain par l'empire espagnol en Amérique. Dans ce cadre, la familiarité des charpentiers espagnols avec les variétés locales de bois et l'échange de techniques avec les artisans indigènes, africains ou métis émergent comme des aspects fondamentaux de cette recherche. Il est impératif de considérer ce processus non pas simplement comme une transmission passive de connaissances, où les Espagnols imposent leurs pratiques, mais plutôt comme un phénomène dynamique où les conditions locales entraînent des adaptations et des innovations techniques. Ces manifestations de la charpenterie en Équateur
colonial trouvent des parallèles dans la péninsule ibérique et dans d'autres colonies de l’Amérique espagnole, soulignant la complexité et l'interaction entre différents transferts techniques. Cette approche interdisciplinaire, qui tisse ensemble techniques, matérialités et analyse historique et économique, constitue le cœur de ce projet. Elle nous permet de souligner la nécessité d'approfondir la dimension coloniale de la culture du bois dans le monde de la construction, reconnaissant son importance en tant qu'aspect fondamental de l'histoire architecturale et culturelle de l’Équateur durant cette période. »

Institution d'accueil : Institut français d'études andines

Sélection de publications

• "Sous le regard de Saint-Joseph. Les ordennances des charpentiers: Séville (1527) et Lima”, en Carvais, Robert; Marraud, Mathieu; Rideau-Kikuchi, Catherine ; Rivière, François, et Sousa Melo, Arnaldo (dir.). L'espace des métiers: aires et régulations professionnelles dans l'Europe médiévale et moderne. Palerme: New Digital Frontiers, 2024, 105-26.
• “Construyendo sobre escombros: la desestabilización ecológica y la parasitación de la arquitectura en el Perú temprano colonial”, in Martínez Nespral, Fernando (ed.). Patrimonio arquitectónico y monumental americano. Memorias y conflictos. Granada: EUGR, 2024, 25-36.
• “Colonial Carpenters: Construction, Race, and Agency in the Viceroyalty of Peru during the 16th and 17th Centuries,” Arts 12, no. 5 (2023): 1–20