Entretien avec Dan Johnson
En 2018, Dan Johnson a reçu le Prix Herman Diederiks pour un article qu'il a co-écrit avec Rhiannon Pickin, Suffering on Display : An argument for historical nuance in British prison museums. Aujourd'hui, il revient sur sa recherche et sur l'impact que le prix a eu sur son travail.
- Pouvez-vous nous présenter votre institution de rattachement ?
J'ai effectué mon doctorat au sein du département d'histoire de l'université de York en 2019. Ma recherche portait sur les interpretations éthiques des crimes et des peines dans les musées pénitentiaires britanniques. Elle a été supervisée par Dr Geoff Cubitt et Dr Mark Roodhouse, associant histoire publique et histoire criminelle pour mieux cerner la perception publique du passé criminel.
Au cours de mes études, j'ai été membre actif de l'IPUP (Institute for the Public Understanding of the Past) et j'ai dirigé des groupes de séminaires pour des modules d'histoire moderne et publique. Je suis intervenu dans plusieurs conférences internationales à Manchester, Belfast et São Paulo, et j'ai co-organisé des conférences sur le patrimoine complexe et l'histoire numérique.
- Pouvez-vous nous présenter votre thèse/sujet de recherche récompensé ?
Le titre de ma thèse était ‘Spectacles of Punishment: Representations of Poverty and Punishment in British Prison Museums’. Ma recherche s'orientait largement sur les problèmes éthiques que posaient les représentations du vécu des prisonniers dans les musées pénitentiaires britanniques. J'ai défendu l'idée selon laquelle nombreuses de ces représentations ressemblaient davantage à des sitcoms de télévision plutôt qu'à un travail de recherche archivistique et statistique. J'ai ensuite examiné dans quelle mesure ces représentations faussées pouvaient être problématiques et dangereuses d'un point de vue éthique, à la fois pour la mémoire des individus emprisonnés mais aussi pour les visiteurs des musées qui voient leur perception de l'expérience carcérale altérée par ces mauvaises informations qu'il prennent souvent pour des faits.
- Dans quel contexte avez-vous décidé de poser votre candidature pour le Prix Herman Diederiks ?
Lorsque Rhiannon Pickin et moi-même avons écrit notre article ‘Suffering on Display’, nous l'avons soumis à la revue Crime, Histoire & Société sans avoir connaissance de ce prix. C'est seulement après que l'article a été accepté pour publication que nous avons été informés qu'il avait remporté le prix Herman Diederiks. Il va sans dire que nous étions tous les deux stupéfaits et ravis du privilège de recevoir ce prestigieux prix.
- Quel effet a eu le Prix Herman Diederiks sur votre recherche ?
Le Prix Herman Diederiks m'a donné l'assurance nécessaire pour poursuivre ma recherche et la mettre par écrit. J'ai depuis été invité à des ateliers et des conférences dont j'ignorais précédemment l'existence et j'ai pu tirer parti de ce prix dans ma carrière en dehors du monde universitaire également, appuyant mon expertise sur ce sujet.
- Quelle est la prochaine étape de votre carrière académique ?
Bien que je travaille à la publication de ma thèse sous forme d'articles et que je participe encore activement à la recherche académique et à des conférences, j'ai quitté le monde universitaire pour me consacrer à une carrière dans la valorisation du patrimone historique.
[Entretien traduit de l'anglais]
Department of History
Institute for the Public Understanding of the Past
University of York
Twitter : @Dan_Johnson19