La médecine chinoise au Mali. Les économies d’un patrimoine culturel

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Les pratiques thérapeutiques de la médecine chinoise se sont depuis longtemps implantées en Afrique dans le sillage des missions de coopération et des migrants chinois. Plus récemment, le processus de patrimonialisation des savoirs « traditionnels » enclenché par l’Unesco a infléchi les transformations des champs thérapeutiques et orienté les stratégies culturelles de l’État chinois en Afrique. Si l’analyse des politiques étatiques chinoises permet de contextualiser les stratégies collectives et individuelles, encore faut-il évaluer le rôle spécifique des  dynamiques sociales locales et la multiplicité des constructions pratiques et symboliques propres aux différents pays africains. Cette contribution de l’ANR EsCA confronte un historique de l’évolution des médecines traditionnelles chinoises en Chine (F.Obringer), une définition des dynamiques des médecines traditionnelles locales en Afrique sub-saharienne (J.-P. Dozon), et une présentation d’une première recherche au Mali (F. Bourdarias).

Les auteurs

Françoise Bourdarias est enseignant-chercheur au département de sociologie et d’anthropologie de l’Université de Tours, UMR CNRS 6173 CITERES (Université de Tours). Elle travaille depuis 1995 sur des terrains urbains au Mali sur les formes d’inscription locales de dynamiques économiques et sociales internes et externes à la société malienne : évolution des rapports entre les générations et les genres, luttes foncières, transformation des pratiques politiques, développement de nouveaux mouvements religieux, transformations du salariat. Dans le cadre d’une délégation à l’IRD (2008-2011), elle a entrepris une recherche sur les migrations chinoises au Mali.

Jean-Pierre Dozon, anthropologue, est directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales ainsi que directeur scientifique à la Fondation Maison des sciences de l’homme et coordonnateur scientifique de l’ANR EsCA. Il a été le directeur du Centre d’études africaines (1994-2004) et responsable de l’UR «Systèmes de santé et représentations de la maladie» de l’IRD (1983-92) avec différents travaux sur le sida. Ses recherches portent également sur l’anthropologie religieuse et le prophétisme, et les relations coloniales entre la France et le continent africain.

Frédéric Obringer est directeur du Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine (UMR 8173 (Chine, Corée, Japon). Pharmacien et historien, il travaille sur l’histoire en Chine des substances naturelles utilisées en relation avec le corps (drogues médicamenteuses, poisons, substances aromatiques et parfums…), l’histoire de la médecine chinoise et des relations médicales entre la Chine et l’Europe sous les Ming et les Qing et l’ histoire des conceptions relatives à la nature et à l’environnement en Chine,y compris la situation actuelle.

Le texte

Ce texte a été rédigé dans le cadre du projet de recherche ANR EsCA « Espaces d’interaction sinoafricains » (ANR-11-BSH16001), en cours à la Fondation Maison des sciences de l’homme (2011-2015).

Publié le 17 mars 2014