Attribution du prix Ariane Deluz 2018

La redéfinition des paradigmes d’appartenance ethnique et linguistique au Soudan après la séparation du Sud Soudan. Étude d’anthropologie comparative sur les cas des Béja et des Janūbīn - phase 1
Prix Ariane Deluz - Aide au terrain

Le prix Ariane Deluz / aide à la recherche en ethnologie de l'Afrique subsaharienne pour l'année 2018 a été attribué par le Jury et la Fondation Maison des sciences de l'homme à Ahmad Kane-Mbaye, doctorant à l'Université Paris 8, pour son projet de recherche de terrain : «La redéfinition des paradigmes d’appartenance ethnique et linguistique au Soudan après la séparation du Sud Soudan. Étude d’anthropologie comparative sur les cas des Béja et des Janūbīn - phase 1 ».

La remise du prix Ariane Deluz aura lieu jeudi 31 mai 2018 à 17 heures à la FMSH, dans le hall au rez de chaussée.

Au carrefour entre « monde arabe » et « monde africain », le Soudan a été historiquement caractérisé par la fluidité de ses frontières ethnoculturelles. La récente séparation du Soudan du Sud en 2011 a remis en branle les dynamiques de redéfinition des appartenances dans un contexte où les élites au pouvoir à Khartoum affirment leur volonté de promouvoir une « nouvelle » identité nationale fondée de manière exclusive sur les critères d’arabité et d’islamité. Dans ce cadre, la thèse propose de revisiter les processus de construction identitaire en cours par la perspective des pratiques linguistiques, qui occupent une place significative — quoiqu’ambivalente — dans les jeux de reconfiguration des appartenances locales. Par une approche d’anthropologie linguistique dynamique, privilégiant la démarche et les méthodes d’une ethnographie qualitative, le terrain est focalisé sur deux groupes, les Béjà et les Janubin, qui se situent aux marges de la catégorisation dominante du Soudan contemporain. Les premiers, en tant que groupe d’origine nomade de l’est du pays islamisé, mais non arabisé. Les seconds, en tant qu’ensemble multiethnique du sud du Soudan porteur de pratiques identitaires et linguistiques différentes de celles du paradigme « arabo-musulman ».

Publié le 24 mai 2018