Les Salafistes ne sont pas une agrégation d’atomes identiques

Intervention de Fethi Rekik
Jeudi
03
juin
2021
17:00
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Nouvelle session du webinaire "Political participation in its “extreme” Middle Eastern context", organisé par la FMSH et l'Ifpo pour le projet PAVE. Intervention de Fetih Rekik.

Présentation de l'intervention :

Le papier que nous nous proposons de présenter rend compte des résultats d’une enquête qualitative auprès de 8 jeunes salafistes tunisiens. Les résultats de ladite enquête publiés dans un ouvrage paru en 2020, peuvent être résumés en trois principales thèses :

La première est que le Salafisme tunisien, toutes variantes confondues, a pour origine le modèle de développement asynchrone, qui a été adopté par le Parti/Etat au pouvoir depuis l’indépendance. Ce facteur est néanmoins surdéterminé par l’ouverture du pays aux prêcheurs et aux différents discours islamistes, diffusés par les chaines satellitaires puis par les réseaux sociaux.

La seconde, est que les Salafistes considèrent que la crise du pays est une crise exclusivement morale. C’est pourquoi ils considèrent, y compris ceux engagés dans l’action politique légale, que la solution radicale réside dans l’application de la Sharia.

La troisième, sur laquelle nous insistons davantage, tente de montrer que la voie vers la communauté salafiste est plurielle et suit des trajectoires subjectives tellement diversifiées que l’on est tenté de soutenir que le Salafisme moderne est plus « individualiste » que les approches sociologiques holistes ont pris l’habitude de l’appréhender.  

Fethi Rekik est professeur (HDR) de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et directeur du département de Sociologie au sein de la faculté des Lettres et Sciences humaines de Sfax (Tunisie)

Publié le 3 juin 2021