Habermas et Honneth, leur rapport à l’émancipation. Les apports et limites de la seconde école de Francfort

Séminaire Repenser l'émancipation | Jeudi 13 février
Jeudi
13
février
2020
18:00
18:00
""

La séance se propose de réfléchir sur ce que l’on a coutume d’appeler la seconde école de Francfort. Il s’agira de questionner l’interprétation courante selon laquelle les auteurs auraient rompu avec la radicalité de la première école de Francfort.

Ainsi, Habermas, fréquemment considéré comme un auteur valorisant le consensus, peut être abordé comme celui qui centre son analyse sur la « tension irréductible entre capitalisme et démocratie ». Nous interrogerons les concepts, de monde vécu, d’agir communicationnel, mais aussi les différentes formulations, en usage dans ses travaux, qui lui permettent de réintroduire une forme d’émancipation accessible à tous et à toutes.

La référence à une situation de communication idéale dans des espaces publics se situerait en deçà de la « colonisation » par l’État et le capitalisme, ce qui stimule la réflexion de Honneth, son successeur à Francfort. Celui-ci relève, de façon très lucide, la quête d’une strate relationnelle sans contrainte chez Habermas, qui sert de référent implicite à la critique. Mais, chose étonnante, il ne s’y oppose pas. Sa théorie de la reconnaissance reprend le projet qui vise à révéler l’existence d'une pratique de communication intersubjective au sein de laquelle les individus, dans les sociétés modernes, ne sont ni méprisés, ni réifiés.

Au total les apports d’Habermas et d’Honneth sont précieux bien qu’ils ne parviennent pas à réaliser pleinement le projet fondateur de Francfort, celui d’un dialogue entre philosophie politique et science sociale. Cette séance s’efforcera, si possible, de préciser comment il est possible de penser avec et contre Habermas et Honneth afin de saisir autrement l’émancipation.

Intervenant

 

Publié le 13 février 2020