Faire face à la terreur

Réponses littéraires aux attaques terroristes de l'après 11 septembre en Europe
Vendredi
16
juin
2023
10:00
12:00
Faire face à la terreur
- Table ronde organisée par Ingvild Folkvord, résidente à la Maison Suger -

Pourquoi écrire des textes littéraires sur fond d'attaques terroristes ? On pourrait penser que ces textes littéraires arrivent définitivement trop tard : après les attentats, après l'émotion collective et les manifestations publiques, après les procès, après la douleur, le désespoir et le chagrin. Ce ne sont que des mots dérisoires au lendemain d'une violence impitoyable. Mais si le but des attaques terroristes est de décourager violemment toute dissidence politique par la peur afin de renforcer la polarisation unanime, la littérature est au contraire un lieu où des voix multiples peuvent être entendues.

Écrire dans un contexte d'attentats peut être un moyen de restaurer une capacité à penser et à dire par les mots. C'est cette capacité à restaurer, mais aussi à développer davantage un espace de parole et d'élaboration collective après un événement violent, plus que le contenu en tant que tel, qui leur fait partager une préoccupation commune. Mais cela ne signifie pas que la capacité et les tentatives de restauration soient les mêmes partout : bien que le terrorisme soit un phénomène mondial, les réponses littéraires sont ancrées dans des modes de vie locaux - domestiques et nationaux. C'est pourquoi notre approche doit être comparative.

Nous nous concentrerons sur les attentats qui ont eu lieu en France, en Norvège et en Allemagne après le 11 septembre : Est-il possible de déceler des différences significatives dans les réponses littéraires provenant de divers contextes nationaux ? Quels sont les contextes culturels qui tendent le plus à la fictionnalisation des événements et quels sont ceux qui s'intéressent le plus aux témoignages et aux autres genres factuels ? Existe-t-il une sorte d'ordre temporel dans ce domaine, d'abord les victimes et leurs proches, puis les écrivains plus professionnels ? Quelle différence cela fait-il lorsque les victimes sont elles-mêmes des écrivains professionnels ?  Comment la nature des différents événements (c'est-à-dire le statut et les rôles sociaux des victimes et des auteurs, le type de violence et le message politique des actes terroristes) conditionne-t-elle les différentes réponses ?

Les intervenant.e.s

  • Alexandre Gefen (CNRS, Sorbonne Nouvelle)
  • Jean Lassègue (CNRS, EHESS)
  • Ingvild Folkvord (NTNU, Norvège)
Publié le 1 juin 2023