Les lauréats de l'appel à projets Recherches émergentes

L’appel à projets Recherches émergentes soutient des projets de recherche en phase d’élaboration, permettant aux porteurs de projet de préciser leur problématique et leur méthodologie, et de développer leurs réseaux de recherche. Quatre projets ont été retenus pour les deux thématiques à forts enjeux de la période 2021-2022 : "Transition écologique et justice sociale : Inventer de nouveaux modèles de fonctionnement" et "Populisme et démocratie".

Transition écologique et justice sociale : Inventer de nouveaux modèles de fonctionnement

Présentation des deux projets lauréats retenus :

• Projet : TRANSAlp - Transition durable et recherche appliquée en territoires alpins : approches comparées entre France, Suisse et Italie
  Gabriele Orlandi - Idemec (Aix-Marseille Université, CNRS)

Les profondes mutations politiques, économiques et écologiques que nous vivons ont mis au centre de la focale les relations entre les États et leurs zones “marginales”. Par une exploration ethnographique, le projet TRANSAlp ambitionne à comparer les manières d’articuler les échelles de l’action publique dans trois contextes alpins (en France, Suisse et Italie) pour imaginer les conditions d'une transition à la durabilité et à la justice sociale dans nos sociétés et ainsi contribuer à définir le rôle que les recherche sociale, et notamment une socio-anthropologie appliquée et impliquée, peut jouer dans la mise en place de nouveaux modèles de gouvernance vers la transition.

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• Projet : ActNature - Agir pour l’écosystème: modélisation des leviers socio-cognitifs pour les actions individuelles et collectives pour la conservation de la biodiversité
  Lucia Bosone - Laboratoire de Psychologie et d'Ergonomie Appliquées, Université de Paris Descartes & Université Gustave Eiffel

Malgré une augmentation de la prise de conscience des catastrophes environnementales résultant de l’activité humaine, il existe encore un écart significatif entre les attitudes et les comportements des individus vis-à-vis de l’environnement. L’objectif de ActNature est d’identifier les facteurs psychologiques, ainsi que les freins et leviers sociodémographiques et culturels, qui amènent les citoyens à s’engager dans des actions de protection de la biodiversité tant au niveau individuel (e.g. réduire l’usage de la voiture, réduire l’utilisation des ressources naturelles, composter...) que collectif (e.g., mobiliser son entourage, participer à des manifestations). Pour cela, une étude exploratoire auprès d’un échantillon de quatre pays différents (France, Allemagne, Chine, États-Unis) sera menée pour valider un modèle explicatif de l’engagement des citoyens en faveur de l’environnement, sur la base duquel il sera possible de formuler des recommandations pour les décideurs et les organisateurs des campagnes de communication et d’éducation concernant la transition à des pratiques éco-responsables.

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Populisme et démocratie

Présentation des deux projets lauréats retenus :

• Projet : Perpignan laboratoire social
  Emmanuel Négrier – CEPEL, Université de Montpellier

« Perpignan laboratoire social » exerce une analyse interdisciplinaire (droit, histoire, géographie, sciences politiques, sociologie) de la capitale du Roussillon permettant d’éclairer la victoire du Rassemblement national (RN) aux élections municipales de 2020. Première grande ville conquise par le parti national-populiste depuis Toulon en 1995, la préfecture des Pyrénées-Orientales offre un enjeu symbolique essentiel, mis en avant en 2021 par la tenue sur place du XVII^e congrès du parti. L’ambition est de saisir l’élection de 2020 telle une rencontre sur le marché électoral entre une offre populiste rénovée et une demande populiste façonnée par les transformations du territoire depuis l’élection municipale de 1959. Le programme s’articule en trois temps : parutions d’articles académiques ; publication d’un ouvrage ; diffusion d’un rapport en partenariat avec l’Illiberalism studies programme de la George Washington University.

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• Projet : Une sociohistoire des représentations démocratiques du populisme : une approche globale et connectée
  Federico Tarragoni – Université de Paris Diderot - Laboratoire du Changement Social et Politique (LCSP) et Deborah Cohen – Université de Rouen

Afin de dépasser le débat polarisateur qui s’enlise entre ceux qui tiennent le populisme comme une pathologie destructrice des démocraties représentatives et ceux qui le pensent comme une stratégie vertueuse de radicalisation de la démocratie, ce projet propose un retour à l’historicité. Il s’agit d’interroger, dans un séminaire de recherche international, les expériences historiques du populisme (le populisme russe entre 1840 et 1880, le People’s Party états-unien à la fin du XIX^e siècle, et les régimes nationaux-populaires en Amérique latine entre les années 1930 et 1960), afin de les mettre en perspective avec les phénomènes populistes contemporains. Le but de ce séminaire, dont les réflexions permettront de préparer un Colloque international, sera d’analyser le potentiel démocratique d’un phénomène mettant en jeu, avec ses ambivalences et ses contradictions constitutives, la souveraineté populaire comme mode de légitimation politique par excellence.

Un second aspect du projet creuse la manière dont les régimes se réclamant de la souveraineté du peuple ont entendu, mis en œuvre ou craint la participation effective de ce dernier et sa capacité à contrôler la représentation (XVIII^e-XIX^e siècles). Des séminaires et un colloque international retravailleront les notions de démocratie représentative et de démocratie participative telles qu’elles se sont exprimées dans les sciences politiques ou ont été mises en œuvre dans l’histoire. Une exposition itinérante et une enquête auprès de ses publics permettront également de porter un diagnostic sur les discours populaires contemporains sur la représentation démocratique.

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