Projet clos

Questionnements éthiques au croisement entre l’art et la science, le cas du bioart

- Projet clos -
Projet lauréat 2016-2017 de l'appel "Arts & SHS"

"La démocratisation des techniques scientifiques a investi les productions scientifiques : la création de biooeuvres". Le projet Questionnements éthiques au croisement entre l’art et la science, le cas du bioart, hébergé par la FMSH, questionne les discours et les limites éthiques et politiques du bioart, sous trois axes de recherche.

Axes de recherche

  1. Quels discours tiennent les bioartistes au sujet de leurs œuvres ? Et comment justifient-ils leurs créations ? Pour y parvenir, nous souhaitons questionner les sources d'influence des bioartistes afin de comprendre leurs intentions. 
  2. Est-ce  que le bioart peut être considéré comme neutre ou inoffensif alors que les artistes utilisent des biotechnologies qui peuvent être interdites au sein des institutions scientifiques ? Quels sont les enjeux de ces formes intermédiaires ? En effet, plusieurs spécialistes ont critiqué le bioart de nier l'éthique et les politiques des biotechnologies ou encore de se rapprocher d'une simple propagande.  Nous investirons cette problématique à travers une approche philosophique.

  3. Comment le bioart est perçu par les institutions gouvernantes et les citoyens ? En effet, nous questionnons la représentation des bioartistes par le citoyen et la légitimation de ce courant, dans son aspect pratique, par les institutions. Dans une perspective communicationnelle, nous essaierons de proposer des dispositifs participatifs afin de réfléchir sur les questions éthiques et politiques soulevées par les « bioœuvres ».

Objectifs

  1. Constituer un réseau de recherche interdisciplinaire et multi-acteurs qui s’occupera de travailler sur les trois axes de recherche proposés par l’établissement de collaborations internationales entre le Centre d’Éthique Contemporaine et des équipes de recherche nationales et internationales.
  2. Parvenir à mettre en place un dispositif participatif et intégratif permettant de modifier les actes décisionnels ainsi que les politiques publiques dans le cadre des problématiques éthiques autour des biotechnologies.
  3. Promouvoir l’intérêt de la recherche philosophique sur ce courant par l’organisation de réunions scientifiques et la publication de deux ouvrages collectifs.

Méthodologie

En guise de méthodologie nous proposons une double approche afin d’aborder notre sujet. D’une  part, une approche théorique, dans laquelle seront mobilisées des réflexions philosophiques, à  la  fois éthiques, esthétiques et épistémologiques. D’autre part, nous procéderons à une approche pratique et appliquée, qui utilisera les outils de l’anthropologie tels que les entretiens semi-directifs et l’observation participante.

Concernant la première approche, nous travaillerons à partir d’une analyse bibliographique des études existantes autour des problématiques soulevées par le bioart, dans le but de révéler les valeurs qu’il véhicule. Cela sera aussi l’occasion d’engager une discussion sur les tentatives de définition du bioart, sur les discours justificatifs de sa pratique, et permettre à une réflexion critique de voir le jour sur la portée philosophique de ce courant.

En ce qui concerne l’aspect appliqué et pratique du projet, les entretiens semi-directifs se dérouleront avec les  bioartistes à partir d’un questionnaire préconçu et  d’un cahier des charges. L’observation participante s’organisera autour d’une exposition coordonnée par notre groupe de recherche avec un musée d’art contemporain. Elle sera constituée de deux phases : une observation sans prise de  notes pour s’imprégner du travail des bioartistes et  une participation active par la réflexion autour  de la mise en place de l’exposition. Enfin, nous confectionnerons un questionnaire et mènerons des entretiens semi-directifs à destination des visiteurs afin de relever leurs perceptions éthiques et esthétiques du bioart. L’exposition aura aussi comme objectif de faire connaître ce courant.

Plusieurs évènements vont nous permettre de traiter ces deux approches. Tout d’abord, nous allons établir un  séminaire mensuel afin de travailler sur les trois axes du projet. Ce séminaire sera composé par les membres de l’équipe de recherche et l’intervention ponctuelle des collaborateurs (en présentiel ou en visioconférence). Ensuite, nous prévoyons d’organiser un workshop national, dont l’objectif sera double : présenter le bilan à mi-parcours de nos recherches et permettre l’interaction avec nos collaborateurs (chercheurs et bioartistes). Enfin, nous clôturerons l’ensemble des travaux par une conférence d’envergure internationale à la fois à destination des spécialistes et du grand public. En même temps que cet événement, nous mettrons en place une exposition en partenariat avec un musée d’art contemporain.

Les  résultats du projet seront présentés dans deux ouvrages collectifs regroupant l’ensemble des interventions de nos collaborateurs. D’autre part, nous allons créer un site internet permettant par son aspect interactif une structuration du réseau.

Composition de l'équipe de recherche

  • Pascal Nouvel : Responsable, professeur de philosophie, directeur du Centre d'Éthique Contemporaine, Université Paul Valéry de Montpellier
  • Grégoire Molinattin, Chercheur en sciences de la communication, Université de Montpellier et Centre Norbert Elias Marseille
  • Paolo Stellino : Post-doctorant en philosophie, membre du Centre d'Éthique Contemporaine
  • Guillaume Bagnolini : Doctorant en éthique, membre du Centre d'Éthique Contemporaine
  • Nadia El Eter : Doctorante en éthique, membre du Centre d'Éthique Contemporaine
Publié le 23 novembre 2021