La Freedom House, une organisation américaine qui, depuis la Seconde Guerre mondiale, met en garde contre l'autocratie et les atteintes aux principes de la démocratie dans le monde, a publié un rapport spécial en 2021 sur un pays qui n'avait généralement pas mérité une telle attention : les États-Unis. Ce rapport met en évidence que ce pays connait "une crise aiguë de la démocratie". Cette même année, l'Institut international pour la démocratie - un groupe de réflexion influent basé à Stockholm -, lui a emboîté le pas, ajoutant que pour la première fois les États-Unis sont sur la liste des « démocratie[s] en régression ». En outre, et ceci est vrai pour l’Europe entière, voire au-delà, : nous sommes dans une période de régression et d’insuffisance démocratique.
Alors que l’Europe, globalement, partage un désir démocratique, ce qui ne signifie pas que ce désir démocratique dans sa plénitude y soit exercé, ni même qu’aujourd’hui l’Europe présente, dans son ensemble le visage d’une démocratie riche. Peut-on avoir un sentiment, qu’en ce moment de crise aiguë, pour le dire rapidement, les citoyens, non seulement européens, ne sont guère des démocrates actifs, sinon indifférents, aux aspirations, aux acquis historiques de la démocratie. Existe-il un tournant, une sorte d’indifférence, de passivité démocratique ?
Quelles sont les raisons qui expliquent les aspirations à des tendances nationalistes voire néofascistes défavorables à l’enracinement démocratique ? Quelles sont les causes principales de cette déshérence, sinon errance, de la démocratie ?
L’objectif de ces dialogues est de s’interroger sur les raisons des régressions de la démocratie. Les interrogations portent sur la capacité du système démocratique, dans le présent et le futur à répondre aux défis d’un changement de système et/ou de modèle et à la lumière des événements marquants : rejet d’une nouvelle Constitution progressiste au Chili, menaces d’une guerre totale en Europe par la Russie, prise du pouvoir par les néo-fascistes italiens, fin de l’ère Bolsonaro au Brésil, etc., autant de sujets qui alimenteront nos débats.
Programme 2022-2023
17h-19h
Mercredi 26 octobre 2022 – Maison Suger : Incertitudes démocratiques au Chili, la fin d’un rêve ? Luis M. Flores, Faculté d’éducation, PUC, Chili, Jean Marc Salmon, Telecom & management -sudParis
Mardi 22 novembre 2022 – exceptionnellement au 54, Bd. Raspail- : La guerre en Europe, le péril de Poutine, Marie Mendras, Sciences-Po, Paris, Véronique Nahoum-Grappe, IIAC- EHESS.
Mardi 13 décembre 2022 – Maison Suger : La démocratie à l’éducation : quels savoirs, quelles valeurs pour quelle éducation ? Viviana Sobrero, Directrice du programme d’Enseignement de l’Université du Chili. UCH.
Mercredi 25 janvier 2023 – Maison Suger : Vers une démocratie écologique et républicaine. Joëlle Zask, Université de Marseille, Serge Audier, Paris-Sorbonne
Mercredi 15 février 2023 – Maison Suger : Le silence de la mémoire : Le coup d’État militaire au Chili 50 ans après. Nicole Lapierre, directrice émérite CNRS avec la participation du cinéaste chilien, Patricio Guzman, auteur entre autres film, Nostalgie de la lumière. (à confirmer)
Mardi 14 mars 2023 – Maison Suger : Fondements pour une « renaissance » démocratique. Edwy Plenel, directeur de Mediapart, Alfredo Pena-Vega, IIAC-EHESS, Luis M. Flores, faculté d’éducation, PUC, Chili.
Mercredi 17 mai 2023 – Maison Suger : Réhabiliter la démocratie au Brésil. José Vicente Tavares, Université fédérale de Rio Grande du Sud (UFRGS), Brésil (à confirmer)
Informations Luis Manuel Flores, Profesor Titular. Facultad de Educación.
Departamento de Teoría y Política de la Educación.
Pontificia Universidad Católica de Chile
lmflore@gmail.com
Thèmes de recherche
démocratie
éducation
mémoire
Publié le 17 octobre 2022
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