Chine – Brésil : industrialisation et « désindustrialisation précoce »

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Ce texte a fait l’objet d’une présentation en octobre 2011, lors du séminaire BRICs, fruit d’un partenariat entre le Centre de recherche sur le Brésil contemporain (CRBC-EHESS) et la Fondation Maison des sciences de l’homme.

Est-ce parce que les relations commerciales asymétriques entre la Chine et le Brésil se sont intensifiées que le Brésil connait une « désindustrialisation précoce » ? Pour les pays asiatiques, la croissance est compatible avec l’industrialisation, pour les pays latino-américains, elle ne l’est pas le plus souvent. Industrialisation d’un côté, « désindustrialisation précoce » de l’autre, sont-elles les deux faces d’une même médaille ou bien traduisent-elles l’existence pour les uns, l’absence pour les autres de politiques de change et de politiques industrielles adaptées aux contraintes posées par la globalisation ? Nous montrerons que ce n’est pas l’ouverture qui conduit à la désindustrialisation, à la faible croissance de la productivité et à la réduction de la valeur ajoutée dans de nombreuses branches, mais la manière de la pratiquer. Ce ne sont pas les relations entre la Chine et le Brésil qui expliquent la «désindustrialisation précoce» de ce dernier. Ce n’est pas parce qu’elles sont asymétriques qu’elles sont désindustrialisantes pour le Brésil. C’est parce que l’ouverture ne s’accompagne pas d’une politique de change adéquate et d’une politique industrielle appropriée que le Brésil connait une « désindustrialisation précoce ». De ce point de vue, le Brésil a à apprendre de la Chine.

Publié le 9 mars 2012